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Recrutement : les techniciens de maintenance toujours plus demandés

XavierBiseul
Xavier Biseul
Le 14 avril 2021
7 min de lecture

Le technicien de maintenance fait partie des métiers qui résistent le mieux à la crise. Comment attirer ce profil rare dans ce contexte particulier ? Quelques pistes pour contourner les difficultés de recrutement.
 
Depuis plus d’un an, la crise sanitaire se double d’une crise économique. En 2020, le nombre de Français inscrits à Pôle emploi a augmenté de 7,5 %, soit 265 400 demandeurs d’emploi supplémentaires. Une poussée de fièvre record. Après une embellie en janvier, les chiffres sont repartis à la hausse en février avec une augmentation de de 0,6 % des demandeurs d’emploi en catégorie A (sans activité). Une hausse qui concerne toutes les classes d’âge.
 
Alors que le marché de l’emploi est en chute libre et concerne la très grande majorité des métiers, certaines professions tirent mieux leur épingle du jeu que d’autres. C’est le cas du technicien de maintenance. En mai 2020, une étude de Randstad le plaçait en tête du top 10 des métiers qui traversent le mieux la crise. Le technicien de maintenance faisait même mieux que résister puisque le volume d’annonces le concernant augmentait de 29 %.
 
Cette tendance s’est poursuivie dans le temps, au-delà du premier confinement. En octobre, l’entreprise de travail temporaire publiait un nouveau baromètre plaçant une fois encore le technicien de maintenance à la première marche du palmarès. Avec près de 15 200 annonces (+ 23 %), il se maintenait au sommet des profils les plus convoités devant les profils commerciaux et les conducteurs de poids lourds.

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Recrutement de techniciens de maintenance : conseils et pratiques pour attirer et intégrer les bons profils

 
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Adresser le marché caché de l’emploi

Comment dès lors doivent se positionner les recruteurs face à une population de techniciens plus que jamais convoitée ? Les recettes qui valaient avant la crise restent pertinentes. Il ne suffit pas de publier des offres d’emploi sur les sites dédiés pour recruter. Candidature spontanée, bouche à oreille, réseau… Le marché invisible de l’emploi reste un levier fort de recrutement dans une économie bousculée par la crise de la Covid-19. Cela concernait deux recrutements sur cinq en 2020 selon une dernière étude de Randstad.
 
Dans ce contexte, un prestataire de services doit plus que jamais renforcer sa marque employeur, tout particulièrement s’il souffre d’un déficit de notoriété. En cette période de crise, il s’agit de communiquer sur des critères qui peuvent faire la différence comme la pérennité financière de l’entreprise, les perspectives d’évolution, la qualité de vie au travail ou l’équilibre vie personnelle-vie professionnelle.
 
Faute de forums emploi ou de job dating, cette stratégie de marque employeur passe quasi exclusivement en ligne. L’entreprise poste sur son site emploi ou un blog des billets mettant en avant ses principaux atouts. Cette communication ne doit pas négliger les réseaux sociaux et notamment Instagram et Snap particulièrement suivis par les jeunes générations.
 

Surfer sur les entretiens d’embauche en “visio”

Après avoir généré des candidatures spontanées, il faut les traiter. La crise sanitaire contraint les sociétés de maintenance à digitaliser tous leurs process RH, à commencer par le recrutement. L’entretien d’embauche par visioconférence s’est généralisé et répond à un certain nombre de codes.

Ce recrutement virtuel a pour avantage d’élargir le bassin d’emploi traditionnel de l’employeur. Plus de déplacements physiques, l’entretien en “visio” permet d’échanger avec des techniciens de maintenance situés aux quatre coins de la France et, en soirée ou à la pause déjeuner, avec des salariés déjà en poste.

Reconversion : faire venir à soi de futurs techniciens de maintenance

Autre piste pour élargir son sourcing : la reconversion professionnelle. Comme l’explique cet article de France Info, il est possible de “devenir technicien à tout âge de sa vie professionnelle”. Si le métier de technicien de maintenance est accessible avec un bac pro, un BTS ou un DUT, il l’est aussi par la formation continue.
 
Un salarié ou un demandeur d’emploi peut obtenir un Certificat de qualification professionnelle (CQP), qui reconnaît les compétences et savoir-faire nécessaires à l’exercice de ce métier. Ce CQP s’obtient par la validation des acquis de l’expérience (VAE) pour les personnes justifiant d’au moins un an d’expérience en rapport avec le métier cible.
 
Le CQP peut aussi être obtenu à la suite d’une formation mise en place par l’employeur via un plan de développement des compétences ou par l’intéressé lui-même au moyen notamment de son Compte personnel de formation (CPF).
Il existe des CQP par branche paritaire. Le secteur de l’industrie propose ainsi un Certificat de qualification paritaire de la métallurgie (CQPM).
 
Par ailleurs, Pôle emploi peut financer tout ou partie d’une formation permettant à un demandeur d’emploi d’accéder au titre professionnel de technicien de maintenance. Certaines formations sont même gratuites voire rémunérées.
 
Le site La Bonne Formation de l’agence publique recense les formations dispensées sur tout le territoire. Il propose, par ailleurs, de mettre en contact les candidats en reconversion avec les entreprises susceptibles de les accueillir pour une “immersion professionnelle”. Le demandeur d’emploi teste le métier de technicien pendant quelques jours pour vérifier s’il lui convient tout en faisant évaluer ses compétences par un professionnel.

Mobilisation nationale pour les jeunes diplômés

Autre piste : les jeunes diplômés. Moins sollicités que leurs aînés bénéficiant de quelques années d’expérience, les techniciens débutants peuvent, avec la crise sanitaire, éprouver des difficultés à entrer sur le marché de l’emploi. Selon la direction des statistiques du ministère du travail (Dares), le volume des embauches de jeunes de moins de 26 ans (en CDI ou en CDD de plus de trois mois) a, de fait, reculé de 14,2% l’an dernier.
 
Pour favoriser l’insertion professionnelle, le gouvernement a mis en place le plan “1 jeune 1 solution”, pour lequel il a débloqué un budget de 6,7 milliards d’euros, soit le triple des aides habituellement dévolues aux jeunes. Une première fois repoussé au 31 mars, le dispositif a été prolongé jusqu’au 31 mai 2021.
 
L’aide financière à l’embauche d’un jeune de moins de 26 ans s’élève jusqu’à 1,6 SMIC. L’aide au recrutement d’un apprenti ou un salarié en contrat de professionnalisation a, elle, été prolongée jusqu’au 31 décembre 2021. Elle se monte à 5 000 euros pour l’embauche d’un alternant de moins de 18 ans ou de 8 000 euros s’il est majeur.
 
Par ailleurs, la “prime Macron” a été reconduite. Destinée aux “travailleurs de la deuxième ligne”, en contact avec le public et non éligibles au télétravail, cette prime, défiscalisée et exonérée de cotisations sociales, peut aller jusqu’à mille euros (voire le double dans certaines branches). Un moyen de récompenser ses techniciens après ces mois difficiles mais aussi de les fidéliser pour qu’ils ne partent pas à la concurrence.